135-SUJET ARTS VISUELS " NATURE ET PAYSAGE "

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SUJET REMIS : 
A partir de l'analyse de la peinture Éruption du Vésuve arrivée le 24 août de l’an 79 sous le règne de Titus, Pierre-Henry de Valenciennes (1750-1819 Paris), vous développerez la question du " monumental " et ses enjeux dans le rapport entre l'homme et la nature . Cela en utilisant des références dans l'art contemporain.
votre réflexion prendra en compte les étapes suivantes :
- le paysage se confond il avec la nature ?
- comment s'est établi la relation entre l'art et le paysage ?
- quelles circonstances ont permis l'apparition du paysage puis des jardins ?
ces étapes de réflexion s'appuieront sur des références étudiées en cours.



Éruption du Vésuve arrivée le 24 août de l’an 79 sous le règne de Titus, Pierre-Henry de Valenciennes (1750-1819 Paris), 1813, Huile sur table, 148 x 196 cm, Musée des Augustins - Toulouse, ©musée des Augustins


RENDUS D'ANALYSES PAR DES ÉLÈVES DE DE2

Problématique du sujet proposée par Loubna 
Design d'espace 2

" En quoi donc les phénomènes monumentaux de la nature peuvent-ils inspirer l'Homme et le pousser à scénographier des paysages? "

Sujet traité par Julie Design d'espace 2

« si tel assemblage d’arbres, de montagne, d’eaux et de maisons que nous appelons paysage est beau, ce n’est pas par lui-même, mais par moi, par ma grâce propre, par l’idée ou le sentiment que j’y attache » Dans cette réflexion, Baudelaire nous souligne l’importante différence entre la nature et le paysage.
L’œuvre de Pierre Henry de Valencienne, peinte en 1813 nous donne à voir un spectacle naturel ; l’éruption du Vésuve.

Dans cette peinture, on peut se demander si le paysage se confond avec la nature ? et si l’art peu devenir un pont entre ces deux éléments ?



Dans l’histoire, les paysages sont apparus lorsque l’homme a arrêté de marcher, ainsi, il à pu s’organiser autour d’un espace. L’homme ne se place plus au sein même de la nature mais peu l’observer avec une place extérieure. Dans le tableau de Pierre Henry de Valencienne, on comprend cette relation d’observation notamment avec les différentes lignes de forces. En effet, la ligne principale du tableau est une horizontale placée au pied du volcan. Elle signale une rupture de l’univers naturel et de l’univers de l’homme.
On observe une seconde ligne importante, une diagonale représentée par la fumé blanche au centre du tableau. Cette ligne nous permet de signaler l’incidence des éléments naturels sur l’homme puisqu’elle relie les personnages du tableau au volcan. De plus, elle renforce la différence d’échelle qu’on peut observer entre l’homme et la nature. S’installe alors une sensation de monumentale. On retrouve ce rapport d’échelle dans l’œuvre architecturale de Fukas à l’entrée de la « grotte de Niaux par l’accent mis sur la forme oblique de l’installation qui s’insère dans l’entrée de la grotte.

Cette idée du monumental est appuyée par les couleurs utilisées dans le tableau. Du rouge vif est placé comme pour rehausser le volcan pour centrer l’attention dans l’espace en mouvement. Les couleurs vives sont alors synonymes du vivant de l’activité de l’environnement. Dans ce tableau les couleurs chaudes mettent en place l’univers de la scène. Elles renforcent les sensations d’un espace brûlant, rempli de feu.

On remarque ici le phénomène de l’artialisation de la nature par l’homme. La nature est soumise à un au sens artistique d’où l’utilisation de couleurs évoquant la chaleur, le danger…

Montpellier cette perception à la réflexion est ancienne du beau ; où le beau serait dans l’observation d’une nature imposante, l’homme se rend compte de sa taille et de sa place face à la nature. Pour Pierre-Henri de Valenciennes, c’est l’oppression de cette nature qui retranscrit. On remarque peu d’espace vide dans sa peinture comme si on ne les laissait pas place à la respiration. Ainsi il matérialise les sensations d’une scène étouffante et d’une omniprésence de la nature.

Dans le tableau de Joachim Patinir, « paysage avec Saint Jérôme » on a cette sensation d’une nature imposante face à l’Homme. Pierre-Henri de Valenciennes nous la procure par la différence de plan. Au premier plan nous avons un morceau de terre sur lequel se tiens la seule présence humaine. On comprend l’impuissance de l’homme et sa place observateur. Deuxièmement, le volcan en éruption, lieu de vie et de mouvement apparaît comme le point central du tableau malgré sa position au second plan. Nous avons là un espace monumental. La partie droite du tableau met en scène une ville détruite. On saisit alors les conséquences de cette situation naturelle sur l’Homme. L’artiste Christo avec son intervention « Wrapped trees » (1992) mais en situation cette imposante nature en emballant des arbres. Il fait de même avec « Pink island » où par son œuvre monumentale il est extrait les volumes de la nature.

Ainsi la nature peut devenir une œuvre d’art quand l’homme lui donne un point de vue, et qu’elle devient paysage. Cette nature est autonome et indépendante on le comprend dans ce tableau avec la fragilité des personnages et de l’univers de l’homme face à cette nature, élément majeur du tableau. La curiosité de l’homme à observer cette nature comme on peut le voir dans le tableau de Friedrich « le voyageur contemplant une mer de nuages » renforce l’idée de la puissance de Lomme et de la non maîtrise de ses éléments naturels. Ainsi le paysage permet à l’homme d’interagir avec cette nature et lui crée un sentiment de sensibilité qui est décrit par les artistes.





Remarque du professeur : il faire le lien avec quel type de jardin ? vous pouviez passer par le land Art.



Proposition de Ogulcan , DE2

Introduction

L’œuvre présentée représente une scène d'éruption volcanique du Vésuve, en Italie. Les volcans sont depuis toujours la preuve de la domination de la nature sur l'Homme. Lorsqu'ils entrent en mouvement, l'Homme est contrait de fuir. Il n'a aucune influence sur les conséquences que l'éruption va avoir. Dans le tableau, on peut voir que le paysage autour du Vésuve se retrouve fortement modifié par la lave et les émanations de fumée. Cela pose la question du monumental et du rapport entre nature, paysage et Homme. La nature est l'élément créateur, et dans le cas des catastrophes naturelles, telles que celle peinte par Pierre Henri de
Valenciennes, la nature semble reprendre ses droits. On peut en déduire une certaine hiérarchie entre ses trois éléments: nature > Homme > paysage.

Nous nous pencherons donc sur la notion du monumental et ce qu'elle implique dans les rapports entre Homme et nature. Alors, quel est le rapport entre nature et paysage? De quelle façon paysage et art réagissent-ils?

L'aspect monumental de la nature, ses conséquences sur l'Homme et le paysage/Comme on peut le voir sur le tableau, lorsque la nature entre en action, elle transforme et bouleverse le paysage qui l'entoure. Elle laisse une trace de son passage. L'emploi de couleurs fortes telles que le rouge et le noir sur le tableau montre la dangerosité et la puissance d'une catastrophe naturelle, dans ce cas
précis du feu de l'éruption volcanique. C'est également le cas lors de raz-de-marées, tremblements de terre, ouragans...
On assiste à ce que l'on peut qualifier d'une révolte des éléments
(feu/eau/terre/air). Leur influence sur leur lieu d'action est indéniable. L'Homme doit donc s'adapter à la nature, et non l'inverse. C'est pour cette raison qu'au Japon, par exemple, on assiste à une multiplication du nombre de bâtiments antisismiques dans le paysage architectural des villes comme Tokyo ou Nagoya par exemple. C'est la preuve que le mode de vie de l'Homme est tangible et dépend en grande partie de la nature et de ses
manifestations. On peut citer l'exemple de l'architecte japonais Shigeru Ban, qui avec ses maisons fabriquées exclusivement en carton, propose un type d'habitation d'urgence, à utiliser après des catastrophes naturelles, dans le but de se reloger rapidement. De plus, l'utilisation du matériau carton n'est pas anodine. En plus d'être facilement démontable, il est également composé d'éléments
biodégradables. L'architecte implicite une certaine marque de respect envers la nature, elle qui l'oblige à réfléchir à un nouveau type d'habitation pour en éviter au maximum les conséquences

Le rapport entre nature et paysage/paysage et art/
Le paysage implique l'idée de modification, de transformation. Le paysage devient paysage dès lors qu'il fait l'objet d'une certaine mise en avant, par la représentation notamment. Par exemple, dans le tableau de Pierre Henri de Valenciennes, le Vésuve et son environnement deviennent paysage car le peintre les matérialise en y apportant sa touche personnelle artistique. Un espace naturel
peut devenir paysage par l'intervention de la nature elle même. L'éruption volcanique de 79 a dû sans aucun doute complètement modifié tout l'espace environnant. On est passé d'espace naturel à paysage ravagé. Dans le cas du village de Pompéi, ce sont des habitations entières qui ont été rasées. On assiste à une redistribution de la hiérarchie énoncée précédemment/ nature > paysage (créé par l'Homme) > paysage (modifié par la nature).
Le développement des paysages à travers le monde de manière exponentielle a favorisé la cohabitation entre ces derniers et l'art. L'art peut créer un paysage, par son implantation dans un espace naturel par exemple. On peut citer le mouvement Land Art, dans lequel les artistes utilisent la nature dans un but de sublimation de l'art et inversement. On peut notamment citer l'exemple de James Turrell, qui avec son Roden Crater, un parcours dans un volcan n'étant plus en activité, pose non seulement la question de la cohabitation art-nature mais également celle de la cohabitation
 nature-paysage. Dans ce cas, l'art sublime le paysage naturel dans lequel il agit. L'artiste crée une installation monumentale dans un site monumental, et propose une manière personnelle de s'adapter au monumentalisme de Dame Nature.