295-RODIN, LES CATHÉDRALES DE FRANCE


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RODIN ÉCRIVAIN 

LES CATHÉDRALES DE FRANCE, livre
Auguste Rodin (1840 -1917) 
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Auguste Rodin - Les cathedrales de France, 1914

un livre que Rodin a publié en 1914, "Les Cathédrales de France", raconte la commissaire de l'exposition, Véronique Mattiussi: " cet ouvrage, édité trois ans avant sa mort, est comme un testament artistique. Beaucoup traduit et souvent réédité, il est pourtant méconnu et très peu lu car "très difficile à appréhender, difficile à comprendre parce que Rodin y met des choses très personnelles et il faut très bien connaître sa vie" pour pouvoir le déchiffrer. Ce livre "compte énormément pour Rodin : on sent qu'il a envie de s'imposer en tant qu'intellectuel" et pas seulement en tant qu'artiste."



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Rodin au pied des cathédrales





Rodin au pied des cathédrales
Un film de Jean-Paul Fargier
sur une idée d’Augustin de Butler
Deux tiers des 7.000 dessins d’Auguste Rodin, crayonnés dans une multitude de carnets, sont des esquisses de corps féminins, un tiers des relevés de sculptures, de porches, de voûtes, de piliers, de flèches, qu’il a effectués lors de ses nombreuses visites des cathédrales. Il faut suivre Rodin dans sa quête des secrets de ces sculpteurs et architectes anonymes du Moyen Age pour comprendre comment il trouve là une constante source d’inspiration, mille motifs d’admiration, une multitude de liens avec la sculpture du monde entier qu’il entend prolonger : pour lui, Chartres c’est notre Parthénon. En mettant nos pas dans les pas de Rodin, fabriquant un itinéraire à partir de ses notes de voyages, de ses carnets de dessins, nous allons épouser le regard de Rodin devant six de ces monuments, l’entendre penser, l’écouter (se) parler de ses émotions, des leçons qu’il reçoit, des souvenirs de son enfance, de ses oeuvres en gestation ou déjà célèbres. Et nous aurons alors de son oeuvre entière une clé inattendue qui se révèlera vite essentielle, proclamée par lui-même.
Les cathédrales visitées sont : Chartres, Notre-Dame de Paris, Amiens, Soissons, Etampes, Reims.
« On me dit : votre porte n’est pas finie. Et les cathédrales, est-ce qu’elles sont finies ? Je ne suis pas pour le fini, mais pour l’infini. »
Auguste Rodin.


Auguste Rodin, Armand Colin, 1914.

« Dans L’Art, publié en 1911 chez Grasset, Rodin répond longuement aux questions du journaliste Paul Gsell. C’est à un autre type d’ouvrage que s’attelle l’écrivain Charles Morice (1861-1919), peu après 1910 ; il commence par rassembler les notes que Rodin a prises sur les cathédrales de France, au cours des nombreux voyages à travers la France.
L’écrivain était un familier de l’artiste. En 1900, il avait donné des conférences et écrit un livre sur son art. Pour cet ouvrage, il ne se contente donc pas de rédiger une longue préface, mais réécrit sans doute des passages de la prose de Rodin, qui supporte difficilement ces interventions si l’on en croit la réponse de l’écrivain : "N’est-ce pas précisément pour mettre votre pensée sous une forme convenable que vous avez jugé ma collaboration utile ?" » (musée Rodin).

Charles Morice a-t-il participé à la rédaction du livre ? Le critique littéraire Paul Souday écrivait en 1914 :


« Pour les Cathédrales de France, Rodin n’a pas eu recours aux offices d’un truchement. Charles Morice, qui aurait pu jouer ce rôle, s’est borné à écrire une introduction. Le mouvement instinctif du lecteur est de courir d’abord au texte de Rodin. Celui-ci est, il faut l’avouer, un peu décousu. C’est moins un livre qu’un carnet de notes. Le grand statuaire n’a pas entrepris de traiter méthodiquement son sujet. Il ne fait pas un cours d’histoire de l’art ou d’esthétique comparée. Il conte ses impressions, à bâtons rompus. Mais les impressions de Rodin devant les cathédrales, c’est précisément ce que nous cherchions dans ces pages, qui n’avaient pas à recommencer les ouvrages spéciaux et si remarquables de M. André Michel ou de M. Émile Mâle.
Rodin ne parle pas en érudit, mais en pur artiste. Il donne à tout ce qu’il écrit un accent personnel, primesautier, souvent lyrique. Le style est sobre, concis, incisif, mais tout frais de spontanéité juvénile, tout frémissant d’enthousiasme. D’incurables sceptiques le soupçonnent encore de n’avoir pas tenu la plume lui-même : c’est alors qu’il aurait dicté. En tout cas, cela porte bien sa marque. » (Rodin et les cathédrales).