Charles Jourdan- Spring -1976 © Guy BOURDIN- Property Guy Bourdin Estate,Charles Jourdan, printemps 1976 , 1976
Impression Fujiflex Crystal Archive (impression ultérieure)
35 × 46 po
88,9 × 116,8 cm
CHAUSSURES
Mettre ses chaussures c'est poser une limite entre soi et le sol, entre soi et le lien commun avec les autres qu'est la surface de la terre, c'est à la fois se mettre sur un piédestal ou un socle de façon à se relier à l'air, à la légèreté de la matière céleste afin d'en épouser la nature et de vivre en relation avec le ciel qui à travers ses chaussures se pose sur la terre . Dans ce rêve d'apesanteur,
nous questionnerons cette limite du piédestal comme lorsqueDerrida écrit " le cadre : il soutient et contient toujours ce qui, de soi-même, s'effondre "
© The Guy Bourdin Estate 2016 / Courtesy Louise Alexander Gallery
Autoportrait, 1953
Guy Bourdin (1928-1991) est né à Paris.
La galerie Louise Alexander représente exclusivement le domaine Guy Bourdin.
Guy Bourdin a utilisé le format de la page de magazine à double diffusion de la manière la plus inventive. Il adapte ses compositions aux contraintes de la page imprimée, tant sur le plan conceptuel que graphique, et le motif de miroir si central dans son travail trouve son pendant formel dans le double sens de la diffusion du magazine. La mise en page et le design deviennent de puissantes métaphores pour le support photographique, engageant le regard et avec lui, le mental. Tout en utilisant des éléments de composition formels, Guy Bourdin, de son côté, a cherché à transcender la réalité du support photographique en modifiant de manière irréelle le sujet apparent de ses images et sa manipulation non conventionnelle du plan de l'image. Avec une liberté de création totale et une éthique artistique sans compromis, Guy Bourdin a captivé l’imagination de toute une génération à la fin des années 1970,
Guy Bourdin était un créateur d’image, un perfectionniste. Il savait attirer l'attention du spectateur et ne laissait rien au hasard. Il a créé des décors impeccables, ou s’il n’était pas tourné dans son studio rue des Ecouffes dans le Marais, dans des chambres à coucher insolites, sur la plage, dans la nature ou dans des paysages urbains. Les drames inhabituels qui se déroulent dans ces scènes apparemment quotidiennes et ces rencontres ordinaires piquent notre subconscient et invitent notre imagination. De plus, il a développé une technique utilisant des couleurs hyper réelles, des compositions méticuleuses d’éléments recadrés tels que les cieux bas avec des reliefs élevés et l’interaction de la lumière et des ombres ainsi que la composition unique des modèles.
Guy Bourdin a balayé irrévérencieusement toutes les normes de la beauté, de la morale conventionnelle et des représentations de produits d'un seul coup. Autour du corps féminin, il construisit des bouleversements visuels, scandaleux, effilochés, indiscrets, indignes, laids, condamnés, fragmentaires et absents, torses et mort - toute la tension et toute la gamme de ce qui est au-delà de l'esthétique la morale », explique le commissaire de l'exposition, Ingo Taubhorn. Bourdin étudie dans les moindres détails les variables de la photographie de mode, des poses impétueuses aux performances subtiles, en passant par des réglages complexes, des notions novatrices et dérangeantes d’images.
Guy Bourdin a été parmi les premiers à imaginer des photographies de mode contenant des récits fascinants, des effets dramatiques avec une saturation intense des couleurs, un hyper réalisme et des compositions recadrées, tout en établissant l’idée que le produit est secondaire par rapport à l’image. Adepte de la technique "Macguffin" d'Alfred Hitchcock - un objet inanimé catalysant l'intrigue - le photographe a construit des "scènes de crime", se débarrassant de tous les standards habituels de beauté et de morale alors que ses images exigeaient des réponses cérébrales. Lorsque des photographes tels que David Bailey, dans les années 1960, ont produit des images fantastiques de la fille d'à côté, Guy Bourdin a capturé l'atmosphère des années 1970 avec un humour vif, un érotisme et une féminité scandaleuse. Collaborant avec Issey Miyake, Chanel ou Emmanuel Ungaro, c’était son travail pour la marque de chaussures Charles Jourdan, cela lui a attiré l'attention d'un public plus large. Avec la campagne, Guy Bourdin a osé montrer à peine le produit et a transformé la chaussure en un élément insignifiant d'une mise en scène théâtrale mettant en avant le sexe et le mauvais goût.
Francis Bacon
by Guy Bourdin
C-type colour print, 1986
Les images de Guy Bourdin ont non seulement changé le cours de la photographie de mode, mais ont également influencé de nombreux artistes, photographes et cinéastes contemporains. Il est indéniable que le travail de Guy Bourdin pour Vogue et sa publicité imprimée très acclamée pour Charles Jourdan dans les années 1970 sont désormais envisagés dans le contexte approprié de l'art contemporain. " ( Galerie Louise Alexander)
LE TRAVAIL DE GUY BOURDIN, PHOTOGRAPHE DE MODE A MIS EN SCÈNE DANS SES PHOTOGRAPHIES LES CHAUSSURES DE CHARLES JOURDAN, LES MANNEQUINS TOUT AUTANT QUE LES DÉCORS ENVIRONNANTS.
Charles Jourdan- Spring -1979 © Guy BOURDIN- Property Guy Bourdin Estate, Charles Jourdan,
Impression Fujiflex Crystal Archive (impression ultérieure)
35 × 46 po
88,9 × 116,8 cm
Guy BOURDIN, photographe de mode, né en 1928, mort en 1991, de 1955 à 1987 travaille pour Vogue Magazine et pour le chausseur Charles Jourdan dont il fera toutes les campagnes.
Charles Jourdan- Spring -1977 © Guy BOURDIN- Property Guy Bourdin Estate Charles Jourdan,
Impression Fujiflex Crystal Archive (impression ultérieure)
35 × 46 po
88,9 × 116,8 cm
Charles Jourdan- Summer -1976 © Guy BOURDIN- Property Guy Bourdin Estate Charles Jourdan,
Impression Fujiflex Crystal Archive (impression ultérieure)
35 × 46 po
88,9 × 116,8 cm
Charles Jourdan- Spring -1978 © Guy BOURDIN- Property Guy Bourdin Estate Charles Jourdan,
Impression Fujiflex Crystal Archive (impression ultérieure)
35 × 46 po
88,9 × 116,8 cm
Charles Jourdan- Spring -1975 © Guy BOURDIN- Property Guy Bourdin Estate Charles Jourdan,
Impression Fujiflex Crystal Archive (impression ultérieure)
35 × 46 po
88,9 × 116,8 cm
Charles Jourdan- Summer-1978 © Guy BOURDIN- Property Guy Bourdin EstateCharles Jourdan,
Impression Fujiflex Crystal Archive (impression ultérieure)
35 × 46 po
88,9 × 116,8 cm
Charles Jourdan- Spring -1979 © Guy BOURDIN- Property Guy Bourdin EstateCharles Jourdan,
Impression Fujiflex Crystal Archive (impression ultérieure)
35 × 46 po
88,9 × 116,8 cm
Charles Jourdan- Spring -1979 © Guy BOURDIN- Property Guy Bourdin Estate
Charles Jourdan,
Impression Fujiflex Crystal Archive (impression ultérieure)
35 × 46 po
88,9 × 116,8 cm
LESCHAUSSURES DE SYLVIE FLEURY
Née en 1961 à Genève où elle vit et travaille. Autodidacte, elle démarre son travail en tant qu’assistante de John M ARMLEDER.
1990 AMF, première exposition avec John M ARMLEDER et Olivier MOSSET à la Galerie Rivolta à Lausanne. Sylvie Fleury commence à se faire connaître grâce à son travail C’EST LA VIE, nommé d’après un parfum de Christian Lacroix et constitué de shopping bags.
La mode, les accessoires de mode, le shopping, les marques de luxe et de cosmétique, leurs slogans et leur publicité, les magazines féminins, l’automobile, la conquête de l’espace (fusées, soucoupes volantes), la science fiction des années 1950, les désirs consuméristes, les voyages intérieurs sont ses thèmes de travail .
Mondrian boots d' André COURREGES 1967, Installation en1995. Karlsruhe Musée d'art contemporain Allemagne |
Performance C'est La Vie 2013 Hoog Catherijne, Utrecht
Le monde est fragile. Prenons-en soin ! photographie, talons et boules de noël
© Sylvie Fleury
Strange Fire,talons, stass, boules de noël , 2005. Capture vidéo © Sylvie Fleury
Sylvie Fleury, High Heels on the Moon, 2005, Courtesy Galerie Mehdi Chouakri, Berlin.
La chaussure est une sorte de piédestal qui dans un sens technique est comme le socle d’une statue, donc un support qui participe de l’œuvre tout en se situant à sa limite. Il est également, au sens où Jacques Derrida l’entend, un parergon (Derrida, La vérité en peinture, 1978), c’est-à-dire un dispositif qui, se greffant à l’œuvre d’art, en détermine aussi son unité, son intégrité, voire sa légitimité. C’est une marge de l’œuvre, une limite entre ostentation et dissimulation, le piédestal comme point limite de la représentation est ce qui délimite, circonscrit, borde et déborde l’œuvre d’art, la fonde et la fixe. Si la chaussure en tant que piédestal exhibe ce qui est porté aux nues, elle est aussi une parure supposant aussi une certaine distanciation. Autrement dit, la chaussure est à la fois ce qui rend disponible et ce qui met hors d’atteinte. Elle est une limite qui invite au déguisement et à la feinte, finalement à une certaine mascarade. En ce sens, la figure de la chaussure permet de penser les modalités et stratégies de mise en scène de la personne.
Derrida emprunte le mot "parergon" à Kant dans la Critique de la Faculté de Juger (§14). Pour Kant, les parerga sont des ornements, des parures extérieures et préjudiciables à la belle forme. Que signifie parergon? On peut le rapprocher du mot oeuvre (ergon). C'est un hors d'oeuvre, un élément qui se tient au bord de l'oeuvre, à côté, un accessoire, un reste, quelque chose d'insolite. Le discours philosophique s'en méfie, car il écarte du sujet principal. Bien qu'il ne soit pas complètement étranger à l'oeuvre, il est à la limite, en marge. Il fonctionne comme un cadre, un quadrillage, une sorte de garde-fou (un peu comme la grâce, les miracles ou les mystères de la religion protègent, selon Kant, du fanatisme, de la superstition et de l'illuminisme). Il peut aussi déchoir quand, pure matière sensible, il n'apporte rien à la "forme" . ( Idixa)