245- GUERLAIN ET L'ART


Guerlain, Art, Métiers d'Arts et Mécénat
La marque du groupe LVMH a vu les choses en grand pour la rénovation que signe l'architecte et designer Américain Peter Marino. du 68 avenue des Champs-Elysées, adresse mythique de la Maison Guerlain, depuis 1914. L’immeuble a été construit en 1913 par l’architecte Charles Mewès.  Ces lieux mythiques et fondateurs sont inscrits à l’inventaire des Bâtiments de France.

Boutique Guerlain, 1913 par l’architecte Charles Mewès

La boutique historique du 68
En 1853, Pierre-François-Pascal Guerlain, subjugué par la beauté de la future Impératrice Eugénie, lui dédia son Eau de Cologne Impériale à l’occasion de son mariage avec Napoléon III. Le flacon en verre soufflé de la Verrerie Pochet du Courval était cylindrique, frappé d’abeilles (symbole impérial) et de festons en relief rehaussés d’or fin. Monsieur Guerlain devint “Parfumeur Officiel de Sa Majesté”, ce qui lui ouvrit les portes des grandes cours d’Europe.

En 2013, la Maison a célébré les 160 ans de ce grand classique et décidé de rendre son Abeille éternelle. L'architecte Peter Marino a eu pour mission de rénover l’adresse mythique et de pérenniser la réalisation de Gérard Cholot scénographe, qui en 2008, avait donné vie à des abeilles stylisées, gonflées à l’hélium. Pour ce dernier, la scénographie est un véritable art, un moment dont on va se souvenir, qu’il soit durable ou éphémère. Son impressionnant Vol des Abeilles trône dans l'atrium de l’entrée de 7 m de haut: 35 abeilles de 65 cm d’envergure, réalisées en inox doré à la feuille. Son œuvre fait entrer à tout jamais l'Abeille dans les codes de Guerlain.


Gérard Cholot scénographe, Vol des Abeilles , dans l'atrium de l’entrée , 7 m de haut: 35 abeilles de 65 cm d’envergure, réalisées en inox doré à la feuille. 2008 ,2013

La boutique
La boutique est réservée aux parfums. Les murs de marbre de 1913 de cet écrin sont conservés ainsi que les comptoirs de marbre taillés dans la masse et inscrits sur l’inventaire supplémentaire des monuments historiques. Une sculpture monumentale de l’astre d’or de 1, 50 m doré à la feuille, du sculpteur Pierre Louis Dietschy, occupe le mur droit. 
le hall aux miroirs, par les Haas Brothers

Cet emblème mythique de Guerlain veille sur les lieux, protecteur des arts et source de vie. Le plafond, par une illusion optique de Peter Marino et réalisée par les Haas Brothers, devient une étendue « d’eau », en métal poli reprenant le mouvement des vagues. Quatre lustres monumentaux en cristal de Baccarat rappellent que cette célèbre manufacture française réalise depuis les origines les plus beaux flacons en cristal de chez Guerlain.

Un écran plat, incrusté dans un des comptoirs de marbre, montre le travail artisanal et le savoir-faire de la maison. La partie centrale du sol est en marbre Calacatta gris clair, presque blanc. Il présente en son centre le dessin d’une fleur épanouie, évidence de l’union de la fleur et du parfum. L’arche centrale du mur de gauche est découpée pour laisser un accès vers l’autre partie de la boutique et découvrir directement l’univers Guerlain.

Ex Pop Up
Un passage est percé de la boutique historique vers l’autre partie, très ouverte sur l'extérieur (ex pop up) où sont exposés parfums, maquillage et soins. Elle est en marbre blanc « bianco » d’une très grande pureté au sol et au mur. Dès l’entrée, sur le mur de droite, « la Conciergerie » sous forme d’un panneau d’informations numérique et interactif, renseigne sur toutes les nouveautés. Le visiteur entre dans la boutique par la zone parfums, qui s’anime de gestuelles différentes pour découvrir les senteurs avec des éventails en céramique. Toutes les gammes de parfums sont mises en scène sur des tables, installées le long des murs et au centre de la pièce. Un peu plus loin à droite, un espace est réservé aux fragrances masculines. Une sorte d’alcôve ouverte, et confidentielle à la fois, accueille les hommes souhaitant s’initier à l’art du "parfumage" et découvrir la senteur qui leur conviendra le mieux. Tout au long de cette partie, des "white boxes", des niches de tailles différentes encastrées dans le mur, scénarisent les nouveaux produits.

Enivrés de senteurs, on survole la zone maquillage. Les miroirs imaginés par l'architecte et réalisés par le maître verrier Tomas Tisch sont gravés de graphismes colorés et lumineux rappelant des dessins faits avec un bâton de rouge à lèvres. Cet espace est ponctué par une gigantesque installation de verre et miroirs de Norbert Brunner représentant deux yeux immenses qui semblent animés. 
installation de verre et miroirs de Norbert Brunner

Cet effet visuel intrigue et amuse. Au centre du mur de 3 m de haut où se trouvent les yeux, une citation de Marcel Proust se déploie avec des lettres entièrement composées de minuscules perles de cristal : « le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages, mais à avoir de nouveaux yeux ».

La dernière zone du rez-de-chaussée est celle des soins, où l’Orchidée impériale est mise en scène sur le mur par Norbert Brunner. Elle est composée de 19 873 cristaux et joue un rôle très fort dans la perspective. Toujours dans cet espace soins, une suspension aux multiples facettes de 1 200 boules de cristal représente également cette fleur. L'ambiance est claire, apaisante et harmonieuse. On y trouve du marbre blanc aux murs, sol et plafond, des meubles de verre gravé aux motifs festons. Au fond, un clin d’œil est fait au ruban d’or Guerlain, qui déroule sa précieuse mosaïque et invite, en courbes et contre-courbes, à un voyage au cœur du luxe et de l’élégance.



Etage inférieur : boutique et restaurant 68
La boutique se termine par un escalier monumental, qui conduit à l’étage inférieur. Majestueux, ourlé d’une rampe en tressage de cuir, il semble avoir été taillé dans une seule pièce de marbre. Des créations exclusives du 68 (thé, miel, cartes postales...) sont proposées. La décoration est inspirée du style des artistes des années 30 : Jean-Michel Frank, Christian Bérard et Diego Giacometti. 
La boutique
Les tentures sont dans les couleurs emblématiques de la marque : pivoine et améthyste. Pour le restaurant, afin de créer une ambiance chic et cosy, le grand mur du fond est en trompe-l'œil : de fausses fenêtres ouvrant sur un tissu imprimé de paysages parisiens. Chaque fenêtre est séparée par des pilastres ornés de miroirs. Le tout sublimé par la lumière naturelle qui varie en intensité au fil de la journée.

le restaurant
Le dessus des tables signé Peter Dayton est un zoom sur les matières premières de la parfumerie avec des fleurs enduites de résine. Elles symbolisent la "Guerlinade" : un accord olfactif propre à la maison Guerlain avec la rose de Damas, le jasmin, l’iris, l’ylang-ylang, la vanille et la fève tonka.
le restaurant
Le parquet clair, jaune d'or, contraste avec le marbre de l'espace. Trois lustres en cristal de Baccarat diffusent une lumière douce. Un astre blanc dévoile un petit salon privatisable aux murs en marqueterie de pailles évoquant les rayons du soleil.




Une cave à Champagne est remplie de flacons précieux de crus prestigieux ou subtils. Une verrière transpercée de lumière naturelle, aux murs en lambris bois, est dédiée à des séminaires, réunions ou dîners de prestige. Un autre salon (que l'on peut réserver) est décoré d'une tapisserie aux couleurs pivoine et améthyste de Christian Bérard. Tout le long des murs court une bande de miroirs gainés de laiton.



L’entresol

Plus intime et confidentiel, ce sont les appartements, l’étage du sur mesure et des initiés. Son grand hall est une "galerie des glaces" avec de fines barres de laiton doré, des niches de différentes tailles sécurisées et éclairées, où seront exposées des pièces uniques du Patrimoine Guerlain, de la Collection Privée de Sylvie Guerlain et des bijoux. 

Un miroir sans tain reflète l’installation artistique « Infinity Bottle », œuvre composée d’une multitude de bouchons du flacon historique, dit aux Abeilles. La galerie ouvre sur l’espace parfum décoré de 500 flacons d’un litre aux Abeilles Blanches. Le sol en parquet marqueté au dessin tournoyant fait écho à la marqueterie de paille des murs. Œuvre de l’artisan Lison de Caunes.


Parfumeur Sur Mesure

Guerlain vous propose en exclusivité un parfum unique adapté à votre personnalité. Tous les flacons pourront être gravés lors d’Ateliers de gravure réguliers. Des initiales, un nom, une date, un message en feront des complices merveilleux. Enfin, dans un ultime luxe, il sera possible de choisir l'ornement du col, réalisé devant vous par un atelier de couture, pour parer ce flacon emblématique qui deviendra le vôtre.

Evoquant un élément végétal, un orgue à parfum de Peter Marino et réalisé par un ferronnier d’art, La Forge de Style, occupe le centre de la pièce et rayonne sur un cercle lumineux posé au sol. De ce salon, on a une vue plongeante sur les abeilles du rez-de-chaussée. Le puits de lumière est protégé par une vitre monumentale gravée aux motifs festons, œuvre de l’Atelier de Bernard Pictet, artisan du sur mesure. Au premier étage, les salons de beauté, soin et maquillage : parquet, murs tendus de tissus différents d’un espace à l’autre. Une sculpture d’orchidée en bronze teinté blanc d’un mètre sur un mètre, réalisée par l’artiste Marc Quinn, ponctue l’espace soin. L’éclairage est assuré par des spots fixés au plafond. Une tapisserie en fils dorés est créée par Sophie Mallebranche. Un bar à maquillage permet des consultations Make-Up. En face, un bar Orchidée Impériale accueille les très confidentielles consultations soins. Un espace aux tons clairs est réservé aux « folies » Guerlain, des créations exclusives au 68, comme les gants parfumés, les éventails et les foulards. Des panneaux muraux en plâtre imitent le parchemin, un clin d’œil toujours à Jean-Michel Frank.

L'orgue des parfums, par Baccara

En poursuivant la visite, nous découvrons un salon dit « aux boiseries », qui était la salle du conseil de la Maison Guerlain au siècle dernier. Ce salon VIP est à présent réservé aux consultations de parfums sur mesure, à la découverte des créations d’exceptions, aux conseils de maquillage prodigués par Olivier Echaudemaison. 
La boutique
Les boiseries conçues à l’origine sont restaurées et légèrement blanchies, elles habillent la totalité des murs. Le parquet au point de Hongrie est tout aussi clair. Sur le sol est posé un tapis, créé à partir d’un original de Christian Bérard, dans les tons bleu vif, rouge et gris. Une console noire de Jean-Michel Frank, qui faisait partie du mobilier d’origine, est restaurée et apporte à cet espace privilégié son élégance intemporelle. Une vitrine présente toutes les pièces d’exception, comme la Montre Vol de Nuit, et bien d’autres préciosités encore.



1er étage : l'institut
Cabine, le secret de la reine

Un havre de paix et de douceur, de luxe et de volupté. Le couloir en marbre d’origine, a retrouvé sa splendeur d’antan. 

Cabine de l'institut
Une table en chêne clair au centre du vestibule sert d'artère principale des lieux. Dans ce vestibule signé Christian Bérard, le décor classé est préservé et restauré.
Le couloir de l'institut

Les boiseries d'origine du grand salon d’attente sont rénovées. De larges sofas, un épais tapis sur le parquet aux tons clairs, des tables basses et un lustre en plâtre au design circulaire créé par Philippe Anthonioz, agrémentent le décor. Le bow window accueille l’œuvre de l’artiste L. Guillou, un jardin d’hiver composé exclusivement d’orchidées. 

Au plafond l'Orchidarium l’artiste Marc Quinn

Confortablement installé, on peut déguster un thé Guerlain et des mignardises, en attendant l’heure de son soin dans une des 9 cabines au pan d’onyx, aux murs en lambris et au parquet en chêne. Rappelons qu'en lithothérapie, ce minéral est une véritable pierre de vie. Elle calme, apaise et déstresse.

Salon de l'institut

Notons également qu'en 1914, les journaux qualifiaient les lieux de « Nouveaux Temples de la beauté ». Aujourd'hui, après ce survol, on pourrait qualifier ce lieu de ruche prestigieuse, à la beauté unique. La devise de son fondateur était : « La gloire est éphémère, seule la renommée dure ».Pierre-François-Pascal Guerlain peut être fier de cet empire même si depuis 1994, il est propriété du groupe LVMH. ( Architecture design boutiques retails  magazine )



En 2013, c’est à l’architecte Peter Marino que Guerlain a confié le soin de poser son regard sur la partie ancienne de la boutique et d’imaginer la suite de l’histoire. Dans une large entrée en marbre blanc, donnant sur l’avenue, un puits de lumière de sept mètres de haut a été conçu pour servir d’écrin à une installation « Le vol des Abeilles » composée d’abeilles dorées, oeuvre de l’artiste Gérard Cholot. Les visiteurs sont ainsi accueillis par le symbole de Guerlain : cette abeille qui fait partie de l’histoire de la maison depuis1853.Gérard Cholot pour Guerlain : Le Vol des Abeilles

Gérard Cholot scénographe, Vol des Abeilles , dans l'atrium de l’entrée , 7 m de haut: 35 abeilles de 65 cm d’envergure, réalisées en inox doré à la feuille. 2008 ,2013

C’est en 2008 que l’artiste et scénographe Gérard Cholot croise pour la première fois la route de l’iconique «abeille» Guerlain et décide de lui redonner vie. L’abeille, symbole imperial, orne, statique et impassible, le flacon d’Eau de Cologne Impériale créée en 1853 pour l’Impératrice Eugénie. Il est temps de la laisser s’envoler, de lui rendre la vie. C’est pour les 180 ans de Guerlain, en 2008, que Gérard Cholot réveille pour la première fois la ruche. Des abeilles stylisées de 65 cm d’envergure, gonflées à l’helium, volent parmis les invités dans une scénographie labyrinthique.

Gérard Cholot scénographe, Vol des Abeilles , dans l'atrium de l’entrée , 7 m de haut: 35 abeilles de 65 cm d’envergure, réalisées en inox doré à la feuille. 2008 ,2013


«La scénographie, terrain de jeu où tous les arts participent. Un plaisir à faire et à vivre. Se remettre en question en permanence, ne proposer que ce dont nous sommes convaincus. Etre simple et spectaculaire, créer une émotion, laisser un souvenir» Gérard Cholot

Parfois mal aimée car cantonnée à l’événementiel, la scénographie est pour Gérard Cholot un véritable art. C’est la création d’un moment, dont on va se souvenir qu’il soit pérenne ou éphémère. Dans ses réalisations pour des expositions corporate pour Louis Vuitton, pour des décors de restaurants pour le Thoumieux de Thierry Costes ou la création de l’installation Le Vol des AbeiLles pour Guerlain, c’est à chaque fois un nouveau défi mais la même passion. Au delà de l’architecture d’intérieur et du design, la scénographie est un engagement, une alchimie, un mélange de plusieurs formes d’expressions, qui doit absolument laisser un souvenir…


Gérard Cholot scénographe, Vol des Abeilles , dans l'atrium de l’entrée , 7 m de haut: 35 abeilles de 65 cm d’envergure, réalisées en inox doré à la feuille. 2008 ,2013


Gérard Cholot scénographe, Vol des Abeilles , dans l'atrium de l’entrée , 7 m de haut: 35 abeilles de 65 cm d’envergure, réalisées en inox doré à la feuille. 2008 ,2013

version pérenne de la réalisation de 2008. Cette oeuvre monumentale se développe dans la totalité des 7 mètres de hauteur de l’atrium immaculé de la nouvelle boutique, visible par les visiteurs depuis les Champs-Elysées.


Gérard Cholot scénographe, Vol des Abeilles , dans l'atrium de l’entrée , 7 m de haut: 35 abeilles de 65 cm d’envergure, réalisées en inox doré à la feuille. 2008 ,2013

Gérard Cholot pour Guerlain : Le Vol des Abeilles
Gérard Cholot scénographe, Vol des Abeilles , dans l'atrium de l’entrée , 7 m de haut: 35 abeilles de 65 cm d’envergure, réalisées en inox doré à la feuille. 2008 ,2013

Gérard Cholot scénographe, Vol des Abeilles , dans l'atrium de l’entrée , 7 m de haut: 35 abeilles de 65 cm d’envergure, réalisées en inox doré à la feuille. 2008 ,2013

Guerlain, une histoire de transmission, Guerlain et l’artisanat d’exception
Ce sont cinq générations de parfumeurs qui se succèdent aux rênes de la création et aussi des artisans qui perpétuent les savoir-faire de fabrication maison. Le flacon dit « aux abeilles » a été réalisé en 1853 par le verrier Pochet du Courval pour L’Eau de Cologne Impériale destinée à l’Impératrice Eugénie. Ses tuiles, inspirées du dôme de la colonne Vendôme, sont ornées de 69 abeilles, symboles de l’Empire. Le flacon aux abeilles deviendra celui des autres eaux de Cologne que créeront les parfumeurs Guerlain.

Des liens artistiques particuliers…
Le flacon dit « aux abeilles » a été réalisé en 1853 par le verrier Pochet du Courval pour L’Eau de Cologne Impériale destinée à l’Impératrice Eugénie

Dès 1828, la maison Guerlain a souhaité préserver et faire perdurer l’artisanat d’exception. Il en est ainsi avec les Dames de Table, dont les gestes ancestraux spécifiques à Guerlain, notamment baudruchage et barbichage, se transmettent de génération en génération. Un attachement qui ne sera jamais démenti au fil du temps, et qui vaut à Guerlain d’être reconnue “Entreprise du Patrimoine Vivant” par le Ministère de l’Industrie.

Les 160 ans du flacon aux abeilles, un anniversaire fêté avec 9 maîtres d’art . Le flacon fête aujourd’hui ses 160 ans et continue de cultiver sa singularité ; il peut abriter la fragrance de votre choix et être personnalisé d’initiales à la demande. La couleur du parfum ainsi que la signature de l’étiquette varient en fonction de la fragrance choisie. Guerlain a donné carte blanche à 9 maîtres d’art pour créer une oeuvre à part entière autour et pour le flacon aux abeilles dans une contenance d’un litre.


Oeuvre unique de réalisée par Sylvie Deschamps brodeuse au fil d’or, maître d’art


“L’Habit de Fête” par Sylvie Deschamps. Brodeuse au fil d’or, son travail est apprécié par le monde de la haute couture et du luxe.
Sa création : Un habillage imaginé comme un manteau de sacre impérial. Sur un fourreau d’organza blanc sont brodés les festons du dôme ainsi que le corps de 69 abeilles en relief au fil de cannetille or verni 24 carats. Les ailes sont à la feuille d’or, et l’on a répandu de la poudre d’or entre les abeilles pour rappeler le pollen. L’étiquette est brodée selon les principes de l’art héraldique : couronne impériale et abeille au fer croisé autour de l’écu, ainsi que deux dates rappelant le 160ème anniversaire. Ultimes détails, le col du flacon emblématique est entouré de fil d’or selon la grande manière des Dames de Table Guerlain et le cabochon, paré d’organza, est finement brodé d’une majestueuse Reine des Abeilles qui trône fièrement.



La genèse, par Fabrice Gohard, Maître d'Art doreur ornemaniste.


“L’Œuf Surprise” par Fabrice Gohard. Doreur ornemaniste, ses dorures à l’eau ou à l’huile embellissent les boiseries, les balcons, les grilles.
Dans l'atelier de Fabrice Gohard
Sa création : à la manière de Fabergé, un œuf majestueux en verre soufflé, dont la dorure à la feuille d’or évoque une coquille qui vient tout juste d’être brisée, allégorie de la genèse impériale, du flacon et de sa senteur. A l’intérieur de l’objet, le flacon aux Abeilles est magnifié et miroite sous l’éclat de l’or. Le grand raffinement de cette forme ovoïde résulte d’un décor floral peint à l’intérieur de la coquille, et qui ne livre ses secrets qu’aux plus curieux. Sa grâce et sa féminité rendent un bel hommage à la beauté de l’impératrice Eugénie.

Lison de Caunes a remis au goût du jour la marqueterie de paille. Laurent Nogues est la référence dans le domaine du gaufrage, du marquage à chaud et de l’incrustation sur papier. Nelly Saunier est une artiste plumassière. Ludwig Vogelgesang est un ébéniste spécialisé dans la restauration des meubles Art Déco de très haut de gamme. Etienne Rayssac est un sculpteur sur bois et ornemaniste. Sylvie Deschamps est brodeuse au fil d’or. Serge Amoruso est maroquinier designer, spécialiste des peaux précieuses et rares. Emmanuel Barrois est verrier d’architecture tandis que Fabrice Gohard est doreur ornemaniste.

“La Cage aux Oiseaux et aux Abeilles” par Nelly Saunier.


“La Cage aux Oiseaux et aux Abeilles” par Nelly Saunier. Elle repousse les limites du matériau et sublime la plume par son sens aigu de la couleur et des volumes.
Dans l'atelier de Nelly Saulnier
Sa création : elle reprend l’architecture du flacon emblématique, une structure dorée révélant une délicate marqueterie de plumes qui épouse la ciselure du métal. L’habillage de plumes enchevêtrées au découpage extrêmement précis est surprenant. Par un jeu de couleurs et de contrastes, sur des variations mates et irisées entre clairs et obscurs, l’effet subjugue. À travers le dôme ajouré, on découvre à l’intérieur un nid soyeux et duveteux où repose le flacon aux Abeilles, tel un oiseau prêt à prendre son envol avec lyrisme.

“Le Théâtre” par Lison de Caunes
“Le Théâtre” par Lison de Caunes. Elle a remis au goût du jour la marqueterie de paille, qu’elle applique plus particulièrement à des créations de meubles contemporains et aux revêtements muraux.
Sa création : Un autel en bois ayant les formes du flacon aux Abeilles ; à la place de l’étiquette, une ouverture suggère une avant-scène d’un théâtre classique. Intérieur et extérieur sont marquetés de paille, le premier dans un coloris bleu empire parsemé d’abeilles stylisées en paille jaune gaufrées selon la délicate technique du 18è siècle, le second en jaune d’or ciselé de festons bleus, le tout avec finition cirée. L’intérieur est éclairé, renforçant ainsi le chatoiement naturel de la paille et faisant resplendir le flacon orné d’une étiquette en marqueterie de paille.


“La Ruche Impériale“ par Laurent Nogues


“La Ruche Impériale“ par Laurent Nogues. Une référence dans le domaine du gaufrage, du marquage à chaud et de l’incrustation sur papier. Un clin d’oeil graphique aux alvéoles qui composent la ruche.
Sa création : ce coffret en forme d’alvéole qui invite à être ouvert pour dévoiler la splendeur de la transformation du papier par le gaufrage. Il est composé de six panneaux gainés de papier blanc embossé d’un motif alvéolaire ton sur ton. En observant l’œuvre, on remarque que se dessine délicatement sur l’estampe centrale une illusion visuelle figurant le flacon mythique. La mise au point d’outils spécifiques et d’une technique de gaufrage très particulière permet une géométrie complexe sur-mesure, créant une multitude de jeux de lumière d’une saisissante définition.



“Le Présentoir à Secrets“ par Ludwig Vogelgesang


“Le Présentoir à Secrets“ par Ludwig Vogelgesang. Ebéniste spécialisé dans la restauration des meubles Art Déco et de très haut de gamme.
Sa création : De forme cylindrique, une précieuse sculpture réunissant deux luxueuses matières, le galuchat ivoire et le bois de palissandre brun. Sur sa façade, le bois rare façonne et délimite des alvéoles. Quelques petites abeilles minutieusement sculptées servent d’ingénieuses poignées à des tiroirs dissimulés pouvant servir de cachette à trésors. Telles des couronnes, deux frises sculptées parent cette délicate pièce à sa base et à son sommet. Sur ce dernier, trône en toute majesté, sur un plateau de galuchat rayonnant, le flacon impérial.


“L’Envolée” par Etienne Rayssac.


“L’Envolée” par Etienne Rayssac. Sculpteur sur bois et ornemaniste, il dessine ses croquis puis confectionne des modelages en plâtre, avant de réaliser la sculpture finale.
Sa création : un drapé en bois de sycomore clair enveloppe partiellement le flacon aux Abeilles qui est mis en lévitation, le rendant ainsi évanescent. L’ouvrage suggère un grand dynamisme, et le jeu des pleins et des déliés saisit idéalement la lumière. Seul un travail façonné à la main avec des gouges et des racloirs permet d’alterner la souplesse des volumes et la vivacité des arêtes. Le décor extérieur est délicatement sculpté et renvoie à l’intensité du flacon et à la richesse de son ornementation intrinsèque.


“La Malle de Voyage” par Serge Amoruso


“La Malle de Voyage” par Serge Amoruso. Formé chez Hermès aux techniques ancestrales de la très grande maroquinerie, il est maroquinier designer, il est le spécialiste des peaux précieuses et rares.
Sa création : un coffre artistique présenté en deux fragments identiques, comme une déchirure en forme d’éclair ou un moule brisé à usage unique. Son habillage est composé des matières les plus rares et les plus nobles : maroquin rouge et parchemin frappé de l’empreinte du flacon à l’intérieur, galuchat bleu nuit et, en contraste, la fibre de carbone à l’extérieur. Une association insolite qui transcende cette œuvre en sculpture surprenante et contemporaine, dont le point d’orgue est un fragment de météorite qui ouvre les portes du temps.


“Le Trouble d’Eugénie” par Emmanuel Barrois.


“Le Trouble d’Eugénie” par Emmanuel Barrois. Ce verrier d’architecture œuvre sur des projets titanesques comme sur des réalisations plus intimes, toujours à la limite du possible.
Sa création : dans quelques heures Eugénie sera impératrice. Elle se prépare. Le flacon tombe. Le parfum s’épand en des formes absolues. Elle se perd dans les reflets sombres de cette flaque étincelante. Ses tempes battent. Elle perçoit quelque chose. Il est temps. Elle est prise par le souffle… Sur un plateau de verre noir opaque, le flacon, dans sa version incolore, est renversé. Une flaque de parfum aux formes singulières et transparentes s'esquisse en relief sur le fond insondable. Cette mise en abîme énigmatique est tout autant illusion que réalisme. Au travers de l’œuvre, une dramaturgie se met en place faisant écho à la destinée de l’impératrice Eugénie. Le mouvement se confronte ici au temps suspendu.


Les neuf oeuvres uniques étaient exposées à la maison Guerlain Champs-Elysées et ont été vendues au bénéfice du dispositif de transmission de savoir-faire rares et exceptionnels de Maîtres d’art à Elèves, encadré par l’Institut National des Métiers d’Art.


Lison de Caunes, Marqueteur de paille : « Le Théâtre »

Laurent Nogues, Créateur graphique en gaufrage, dorure et incrustation : « La Ruche Impériale »

Nelly Saunier, Plumassière : « La Cage aux Oiseaux et aux Abeilles »

Ludwig Vogelgesang, Ebéniste art déco : « Le Présentoir à Secrets »

Etienne Rayssac, Sculpteur sur bois, ornemaniste : « L’Envolée »

Sylvie Deschamps, Brodeuse au fil d’or : « L’Habit de Fête »

Serge Amoruso, Maroquinier designer : « La Malle de Voyage » 
Emmanuel Barrois, Verrier d’architecture : « Le Trouble d’Eugénie »
Fabrice Gohard et les Ateliers Gohard, Doreurs ornemanistes : « La Genèse »

Guerlain et l'art contemporain



Pour la cinquième année consécutive, la Maison Guerlain présentera dans le cadre du parcours privée de la FIAC, des oeuvres contemporaines, autour du thème de l’abeille. L’exposition, intitulée Bee Natural!, est ainsi pleine référence à l’histoire même de la Maison.

Bien plus qu’un simple retour aux sources de son histoire et de son savoir-faire, Guerlain se tourne également vers le futur soulignant les problèmes liés à une biodiversité de plus en plus fragile et menacée. Tandis que la disparition des abeilles, insectes pollinisateurs, alarme les scientifiques du monde entier, Bee Natural! propose une réflexion ludique sur l’impact de nos actes sur l’environnement.

Et pour se faire, des artistes, aussi bien confirmés qu’émergents sur la scène internationale, ont pris la parole dans cette exposition proposée par Caroline Messensee. Scluptures, photographies, installations, peintures… à chaque artiste son moyen d’expression 

Ruins, 1996 - Tirage sur diasec - 230 x 126 cm - Anne et Patrick Poirier
Ainsi, c’est au travers de l’objectif de leur appareil photo qu’Anne et Patrick Poirier figent à jamais toute la fragilité de la nature. Un mot, cinq lettres, inscrit délicatement au pollen sur un pétale de fleur… Ruins, issue de la série Fragility, souligne toute la sensibilité de notre écosystème.
Photographies – Marie Denis
Différemment, Marie Denis évoquera cette fragilité en emprisonnant dans un flacon de verre du pollen que l’on ne pourra vaporiser qu’avec parcimonie, pressant une poire qui fera ainsi irrémédiablement écho aux flacons de parfum Guerlain, tout aussi précieux… Cette oeuvre, intitulée Spray Spirit, sera spécialement réalisée pour l’exposition par l’artiste.
Deformis formositas ac formosa deformitas, 2009 - Thomas Monin
Thomas Monin, avec une scultpure de ruches siamoises recouvertes de paillettes fait référence à une nature déjà bouleversée par l’action humaine.
Filette aux frelons, 2003 – Boîtier vitre, technique mixte – 127,2 x 92,8 cm – Candida Romero
Romantique, Candida Romero souligne quant à elle non pas la dangerosité des gestes irréversibles de l’Homme sur la nature mais celle d’un insecte pourtant si petit. La beauté d’un visage lisse et enfantin regardant au loin, contraste avec les coups de pinceaux, les tâches couleur sang qui viennent le meurtrir, auxquels s’ajoute l’aspect rugueux des essaims de frelons qui deviennent implicitement les coupables de cette attaque.

Parallèlement à cet événement, Guerlain lancera courant octobre une nouvelle ligne de soin anti-âge, Abeille Royale, confectionnée à partir de miels et de gelées royales. Mettant un point d’honneur à privilègier les matières naturelles, la Maison est allée jusqu’à Ouessant et la Nouvelle-Zélande pour recueillir le meilleur de la nature et l’offrir aux femmes.
Crédits photos:
Ruins – Anne et Patrick Poirier: ©JMG Galerie DR
Photographies – Marie Denis: ©Marie Denis
Deformis formositas ac deformitas – Thomas Monin: ©Thomas Monin
Filette aux frelons – Candida Romero: ©Jacques Boulay
Autres photos: ©Menel Feddal



L’ABEILLE AU CŒUR DE LA LITTÉRATURE



Les Abeilles de Guerlain se présentent sous la forme d’un concours de nouvelles, ouvert aux auteurs n’ayant jamais été publiés. Ce prix, initié en 2014 aux côtés du Cherche midi éditeur, a pour objectif de promouvoir la littérature et la création. Le thème de l’année 2016 était le « Toucher ». L’ensemble des droits d’auteur est reversé aux Restos du Cœur pour leur atelier de lutte contre l’illettrisme.


AU NOM DE LA BEAUTÉ, 

GUERLAIN S’ENGAGE
« Parce que la beauté est notre guide, parce que le monde en est la source, parce que le monde a besoin d’être préservé et valorisé, et que porter cette cause est notre responsabilité, Guerlain place le développement durable au cœur de ses actions. Au nom de la Beauté, Guerlain s’engage pour un monde plus durable »

LAURENT BOILLOT 
Président-Directeur-Général