Les peintures sont faites à même le sol car la surface de papier est une peau fragile surtout dans des dimensions importantes, la peinture vinylique à base d'eau à tendance à détremper le papier, à coller celui ci sur le sol et à faire que les deux sont une même matière.
Les peintures sont réalisées à partir d'un module, au fusain et noir et blanc vinyliques, 65 cm x 50, sur papier, dessin d'une pierre rencontrée sur le sol lors d'une promenade. Les éléments formels et lumineux de cette pierre sont décomposés, repris un par un comme les lettres de l'alphabet, ré-assemblés sur un en noir et blanc vinyliques, 65 cm x 50, sur papier, toujours du même format, l'ensemble des formats est ensuite recombiné horizontalement et verticalement .
Le module de base :
A partir de ce module, les formes et valeurs qui le constituent sont associées, extraites, superposées, combinées envers/endroit, les limites sont conservées en cerné, d'épaisseurs différentes suivant la valeur à l'intérieur et ré-associées, le fait d'utiliser toujours le même module de base et de l'associer à ses propres combinaison donnent un mouvement ample, en spirale et simultanément immobile.
Voici quelques unes des associations à partir du même de la base
Puis chacune des combinaisons est associées à l'autre et peintes sur de grandes formats de papier, y est envisager l'espace réel en lien avec le sol et la suspension verticale
Chercher des combinaisons à partir d'un élément , c’est découvrir les signes qui sont semblables. La grammaire des enchaînements, c’est leur flot. Et le langage qu’ils parlent ne raconte rien d’autre que le même qui les lie. La nature des choses, leur coexistence, l’enchaînement qui les attache et par quoi elles communiquent, n’est pas différente de leur ressemblance. Et celle-ci n’apparaît que dans le réseau des combinaisons qui, d’un bout à l’autre, parcourt l'espace et développe la peinture comme outil de connaissance.
La décomposition du module de base et de ses combinaisons est donc un mouvement : le passage à l’acte d’une centralité indéterminée à une chose possédant un principe d’organisation, le mouvement étant pensé comme un passage progressif et continu de la puissance à l’acte. La peinture n’est alors pas soumise à des éléments extérieurs. Chaque combinaison a en son sein un principe de mouvement, constitué par le passage de la puissance à l’acte. C’est ce qu’Aristote entend sous le terme de « phusis » (φύσις) : « La nature est un principe et une cause de mouvement et de repos pour la chose en laquelle elle réside immédiatement, par essence et non par accident. » [Aristote, Physique, II1,60]. La peinture est donc le mouvement, soit le principe le faisant passer de la puissance à l’acte. C’est donc la physique, et non la géométrie, qui sera la science privilégiée pour la réalisation de mes « peintures d'atelier « .
Geneviève Blons " peinture d'atelier " noir et blanc vinyliques, 3,25 x 2,50, sur papier
Geneviève Blons " peinture d'atelier " noir et blanc vinyliques, 3,25 x 2,50, sur papier
Ainsi le sol porte en lui la marque d’une matérialité entre matériau et graphisme car le papier est le corps du graphisme . Le sol est ce qui peut se toucher, ce dont on peut avoir une sensation empirique. Néanmoins, l’identification de la matière du sol pose problème : toute matière ne peut pas être un sol. Il faut pour faire des matériaux un sol, un principe d’organisation, une délimitation .
A partir du module de base qui est un dessin d'une pierre prise au hasard, par juxtaposition de l'ensemble des modules générés par le même, une sorte de centre s'établit, les peintures se développe en spirale, en cercles concentriques, c'est le même qui advient, se produit et s'auto produit.
Geneviève Blons " peinture d'atelier " noir et blanc vinyliques, 3,25 x 2,50, sur papier