226-LA MATIÈRE DU CIEL

"Les savants, Calliclès, affirment que le ciel et la Terre, les dieux et les hommes sont liés ensemble par l'amitié, le respect de l'ordre, la modération et la justice, et pour cette raison appellent l'univers l'ordre des choses et non le désordre, ni le dérèglement."
Platon, Gorgias, IVe siècle av. J.-C.



Nous allons voir comment le ciel oscille entre l'ordre et le désordre


LE CIEL DE BALLONS, DE PLANCHES ET DE CAILLOUX


Charles PÉTILLON Heartbeat de la série Invasions, Marché couvert de Covent Garden, à Londres, Septembre 2015.


Dans la proximité de la matière des cieux , lumière et douceur.
Charles PETILLON Heartbeat de la série Invasions, Marché couvert de Covent Garden, à Londres, Septembre 2015
Charles PETILLON Heartbeat de la série Invasions, Marché couvert de Covent Garden, à Londres, Septembre 2015
Charles PETILLON Heartbeat de la série Invasions, Marché couvert de Covent Garden, à Londres, Septembre 2015
Charles PETILLON Heartbeat de la série Invasions, Marché couvert de Covent Garden, à Londres, Septembre 2015
Charles PETILLON Heartbeat de la série Invasions, Marché couvert de Covent Garden, à Londres, Septembre 2015
Charles PETILLON Heartbeat de la série Invasions, Marché couvert de Covent Garden, à Londres, Septembre 2015

Pour sa série Invasions, l’artiste français Charles PÉTILLON a installé 100 000 ballons blancs dans le marché couvert de Covent Garden, à Londres, créant un nuage poétique et irréel ! Cette création intitulée Heartbeat est composée d’une gigantesque structure de ballons mesurant 54 mètres de long, sur 12 mètres de large, suspendue dans le bâtiment de métal et de verre. Une lumière blanche est à l'intérieur et ses pulsations rappellent les battements d'un cœur. Chaque ballon a une taille différente, la structure permet leur mouvement et la lumière qui éclaire le tout de l'intérieur est modulée et crée une vibration de nuances de blanc flottant dans l'espace de la verrière du Marché.
Charles PETILLON Heartbeat de la série Invasions, Marché couvert de Covent Garden, à Londres, Septembre 2015
Charles PETILLON Heartbeat de la série Invasions, Marché couvert de Covent Garden, à Londres, Septembre 2015
Charles PETILLON Heartbeat de la série Invasions, Marché couvert de Covent Garden, à Londres, Septembre 2015


La fureur des cieux


L’installation de Tadashi KAWAMATA « Under the Water » fait resurgir le chaos de l’après Tsunami qui a touché le Japon en mars 2011.
Dans le cadre de l’exposition Sublime au Centre Pompidou Metz. Les tremblements du monde consacrée à notre fascination pour le déchaînement de la nature et à l’éveil d’une conscience écologique dans la scène artistique depuis les années 1960, Tadashi Kawamata va réactiver l’une de ses œuvres magistrales, Under The Water, à l’échelle d’une des galeries du Centre Pompidou-Metz.
Réalisée à l’aide de matériaux de bois et de récupération, comme toutes les œuvres de l’artiste japonais, Under The Water de Tadashi Kawamata est à la fois une réminiscence des catastrophes qui ont durement touché le Japon en mars 2011 et un hommage aux disparus. Frappé par le séisme le plus puissant de son histoire, le Japon a subi ensuite la réplique d’un tsunami dévastateur générant des vagues de près de quinze mètres de haut.


Tadashi KAWAMATA, 1953, Under The Water, 2011,Installation in situ. Eléments de mobilier en bois récupérés,© Tadashi Kawamata. Photo Fabrice Seixas,Courtesy the artist and kamel mennour, Paris, Créée en 2012 à la galerie Kamel Mennour, réactivée au Centre pompidou Metz, l’œuvre est visible à partir du 11 février, en même temps que l’exposition Sublime.

Tadashi KAWAMATA, 1953, Under The Water, 2011,Installation in situ. Eléments de mobilier en bois récupérés,© Tadashi Kawamata. Photo Fabrice Seixas,Courtesy the artist and kamel mennour, Paris, Créée en 2012 à la galerie Kamel Mennour, réactivée au Centre pompidou Metz, l’œuvre est visible à partir du 11 février, en même temps que l’exposition Sublime.


Tadashi KAWAMATA, 1953, Under The Water, 2011,Installation in situ. Eléments de mobilier en bois récupérés,© Tadashi Kawamata. Photo Fabrice Seixas,Courtesy the artist and kamel mennour, Paris, Créée en 2012 à la galerie Kamel Mennour, réactivée au Centre pompidou Metz, l’œuvre est visible à partir du 11 février, en même temps que l’exposition Sublime.

Tadashi KAWAMATA, 1953, Under The Water, 2011,Installation in situ. Eléments de mobilier en bois récupérés,© Tadashi Kawamata. Photo Fabrice Seixas,Courtesy the artist and kamel mennour, Paris, Créée en 2012 à la galerie Kamel Mennour, réactivée au Centre pompidou Metz, l’œuvre est visible à partir du 11 février, en même temps que l’exposition Sublime.

Monument silencieux et figé aux quelques 20 000 Japonais disparus, cette installation aérienne, suspendue dans l’espace entre les deux vues sur la ville, génère une expérience de choc et fait éprouver furtivement au visiteur cette marée de décombres, l’anéantissement et le ciel fragmenté, constellé d’objets charriés, perçu par les victimes. Emportés au gré des courants, après la catastrophe, les débris ont rejoint les poubelles flottantes qui parsèment la surface des océans et ont pour certains, échoué quelques mois plus tard sur la côte ouest des États-Unis, emmenant avec eux, à l’autre bout du monde, petits poissons exotiques, coquillages et crabes.
L’installation Under The Water a été réalisée à l’aide de matériaux de bois et de récupération avec la collaboration de la Communauté Emmaüs de Peltre, Haganis et Veolia et avec la mobilisation des étudiants de l’École Supérieure d’Art de Lorraine.


Tadashi KAWAMATA, 1953, Under The Water, 2011,Installation in situ. Eléments de mobilier en bois récupérés,© Tadashi Kawamata. Photo Fabrice Seixas,Courtesy the artist and kamel mennour, Paris, Créée en 2012 à la galerie Kamel Mennour, réactivée au Centre pompidou Metz, l’œuvre est visible à partir du 11 février, en même temps que l’exposition Sublime.

Tadashi KAWAMATA, 1953, Under The Water, 2011,Installation in situ. Eléments de mobilier en bois récupérés,© Tadashi Kawamata. Photo Fabrice Seixas,Courtesy the artist and kamel mennour, Paris, Créée en 2012 à la galerie Kamel Mennour, réactivée au Centre pompidou Metz, l’œuvre est visible à partir du 11 février, en même temps que l’exposition Sublime.

Tadashi KAWAMATA, 1953, Under The Water, 2011,Installation in situ. Eléments de mobilier en bois récupérés,© Tadashi Kawamata. Photo Fabrice Seixas,Courtesy the artist and kamel mennour, Paris, Créée en 2012 à la galerie Kamel Mennour, réactivée au Centre pompidou Metz, l’œuvre est visible à partir du 11 février, en même temps que l’exposition Sublime.

Tadashi KAWAMATA, 1953, Under The Water, 2011,Installation in situ. Eléments de mobilier en bois récupérés,© Tadashi Kawamata. Photo Fabrice Seixas,Courtesy the artist and kamel mennour, Paris, Créée en 2012 à la galerie Kamel Mennour, réactivée au Centre pompidou Metz, l’œuvre est visible à partir du 11 février, en même temps que l’exposition Sublime.


Les pierres en lévitation , la renaissance, vers les cieux


Cornelia PARKER, 1956 Angleterre, Neither from nor towards, 1992, bricks collected from the White Cliff of Dover and suspended using wires, exposition Sublime, Centre Pompidou Metz, 2016

Cornelia PARKER, 1956 Angleterre, Neither from nor towards, 1992, bricks collected from the White Cliff of Dover and suspended using wires, exposition Sublime, Centre Pompidou Metz, 2016
Cornelia PARKER, 1956 Angleterre, Neither from nor towards, 1992, bricks collected from the White Cliff of Dover and suspended using wires, exposition Sublime, Centre Pompidou Metz, 2016

Cette installation Neither from nor towards est composée de briques venant d'un ensemble de maisons qui se sont effondrées avec l'érosion des falaises de Douvre. Cornelia Parker les a ramassées entre Folkestone et Douvre, les briques ont été roulées et mise en forme par les vagues pendant des années, Parker a été fascinée par le drame dont elle décrit le processus comme « un parfait carton mortuaire « Elle a suspendu les briques au plafond avec des fils de fer en donnant une forme générale de maison à l'installation, elle dit représenter à la fois une maison en train d'être reconstituée et en train de s'écrouler.
Cornelia PARKER, 1956 Angleterre, Neither from nor towards, 1992, bricks collected from the White Cliff of Dover and suspended using wires, 250 x 250 x 400cm, exposition Sublime, Centre Pompidou Metz, 2016 


Anaximène, philosophe grec né vers 585 av. J. -C., qui vécut à Milet et mourut vers 525 av. J. -C., croyait que les étoiles étaient clouées à la voûte céleste, ce qui en faisait les éléments les plus éloignés de la Terre. Légèrement plus près se trouvaient les planètes, puis le Soleil et enfin la Lune. Il affirmait que l'air est à l'origine de toute chose : dilaté à l'extrême, cet air devient feu; comprimé, il se transforme en vent; il produit des nuages, qui donnent de l'eau quand ils sont comprimés - une compression plus forte de l'eau transforme celle-ci en terre, dont la forme la plus condensée est la pierre. Anaximène propose le fait que le ciel est constitué des tous les autres éléments et ainsi la matière céleste a le potentiel de créer les autres éléments, et de passer ainsi de la douceur à la fureur au mouvement à la chute,  du chaos à la transparence, de la lourdeur à l'invisible.