266- ZANONI /WALLET/ DEBUSSY




SAINT PAUL DE VENCE . LA 1 ÈRE BIENNALE D’ART CONTEMPORAIN, 2018 A VU L'ENCHANTEMENT ET LA GRÂCE PICTURALE S'ALLIER A LA MUSIQUE ET A LA POÉSIE, UNE SYMBIOSE ALCHIMIQUE EST VENUE RÉSONNER DANS LA PIERRE ET LA MURAILLE DU VILLAGE . CELA A TRAVERS 

LES  XII PRÉLUDES DE DEBUSSY

PEINTURES ROGER ZANONI
ÉCRIVAIN FRÉDÉRIQUE WALLET


LES DANSEUSES DE DELPHES - VOILES - LE VENT DANS LA PLAINE - LES SONS ET LES PARFUMS TOURNENT DANS L’AIR DU SOIR - LES COLLINES D’ANACAPRI - DES PAS SUR LA NEIGE - CE QU’A VU LE VENT D’OUEST - LA FILLE AUX CHEVEUX DE LIN -LA SÉRÉNADE INTERROMPUE - LA CATHÉDRALE ENGLOUTIE -LA DANSE DE PUCK -MINSTRELS

En effet l'expression de Debussy possède plusieurs affinités relatives au pictural et au littéraire. Ces relations sont délicatement évoquées par le geste épuré du pianiste et compositeur, pureté que l'on entend chanter dans les peintures de Roger Zanoni et les textes de Frédérique Wallet.
Dans la globalité de l' oeuvre exposée : « Préludes/Peintures/Poésie « forment une seule temporalité, légère et fugitive mais possédant ses durées propres, tout comme des visions éphémères, créées en de multiples espaces temporels et mouvants.
Ces espaces successifs se dévoileront tout au long de la vision picturale accompagnée de la récitation poétique et de l'interprétation musicale, toutes reliées par le fond argenté de la peinture à huile posée , en fond des œuvres, comme une caresse lunaire sur le papier
Là dans cette lumière sans reflet, Roger Zanoni dévoile la vision poétique d'une pensée où l'immatérialité d'un état-d'être habite l'enveloppe de la musique.
Éphémère dépassant le temps des sonorités littéraires, la poésie de Frédérique Wallet met en mots la notion d'impalpable durée contenue dans l'ensemble de ses pièces pour piano, suggérées avec l'art difficile de la brièveté mise en écho avec les peintures.
il n'y ait pas de dialectique formelle, mais il y a une nouvelle conception de phraser et d'exposer le sentiment d'évocation. Celui-ci est un énoncé sensible et pose, touche après touche, couleur après couleur et mot après mot, l'étourdissement de l'émotion des Préludes de Debussy, sans l'alourdissement d'un développement, mais avec la mise en lumière d'un état-d'être, de son évocation, de sa présence et de sa disparition.
Impressions de la perception, en des couleurs et mots qui diffusent la vie qui passe, dont la réalité à dépeindre est absente mais bouge lentement dans des apparitions passagères et souvent voilées ou discrètement altérées comme par un jeu de lumière, de demi-teinte, et a demi mots tenus par des nuances imperceptibles tissées d'air et de brise teintée d'étranges traces répétées d'une solitude qui emplit qui tout l'espace.


I - LES DANSEUSES DE DELPHES
Les Préludes de Claude Debussy, huile sur papier 45,8/35,8 cm
Artiste peintre, Roger Zanoni Né à Thionville en 1942
Frédérique Wallet, poétesse née à Draguignan 1954

I - LES DANSEUSES DE DELPHES
Vestales échappées à la clairvoyance des temples et déjà enlacées par le doux zéphyr. Les corps s’enfuient, frivoles, vers l’innocence. Entre leurs doigts bleuis, les danseuses de Delphes retiennent leurs pressentiments. Les colonnes s’estompent car la mort s’est retirée derrière l’amnésie des mondes : séparation des créatures de leur destinée, instants magiques volés à l’éphémère sur l’horizon de miroirs languides. De la mer violette se retirent les ombres humaines, la nuit sans lune et le blanc ibis guettent l’absence de sacrifice envers les dieux tandis que les pas feutrés glissent sur l’écume rouge de désir. 
Frédérique Wallet, poétesse



II - VOILES
Les Préludes de Claude Debussy, huile sur papier 45,8/35,8 cm
Artiste peintre, Roger Zanoni Né à Thionville en 1942
Frédérique Wallet, poétesse née à Draguignan 1954

II - VOILES
Spectres marchant sur le frémissement des vagues, cerfs-volants emportés loin des rives, les voiles s’enlacent sous le vent nonchalant ; abandonnées aux caresses des ondes, les présences étourdies cèdent au charme du serpent mutin, les corps transparents se font et se défont ; surgi du néant, l’œil vert et pâle enfante le noir goéland, l’espace d’un instant l’axe vacille soumis à l’invisible menace, mais rien ne se fait ni se défait, les soupirs erratiques s’engloutissent dans des violines évanescentes.
Seul le mirage amarre l’horizon quand se meurent en cascade les rayons ocres de l’astre solitaire. 
Frédérique Wallet, poétesse


III-LE VENT DANS LA PLAINE
Les Préludes de Claude Debussy, huile sur papier 45,8/35,8 cm
Artiste peintre, Roger Zanoni Né à Thionville en 1942

Frédérique Wallet, poétesse née à Draguignan 1954

III-LE VENT DANS LA PLAINE
Ironie tournoyante, mauve et rose, l’aulos entame sa folle mascarade et tout se fait inquiétude… les dieux mènent la danse : aux promesses des bacchanales le vent dans la plaine s’ébouriffe ; soudain éveillé d’un sommeil intemporel, l’arbre s’effeuille dans la transe endiablée ; orangée de sa nuitée, la lune roule comme une bille ; dans un rire diabolique, les joncs se plient… Passant méfie-toi des fêtes profanes, des faunes endormis sous les écorces noircies ! Aux premières clartés ignorées des hommes surgissent les promesses d’un rêve étourdissant ! Frédérique Wallet, poétesse



IV-LES SONS ET LES PARFUMS TOURNENT DANS L’AIR DU SOIR
Les Préludes de Claude Debussy, huile sur papier 45,8/35,8 cm
Artiste peintre, Roger Zanoni Né à Thionville en 1942

Frédérique Wallet, poétesse née à Draguignan 1954

IV-LES SONS ET LES PARFUMS TOURNENT DANS L’AIR DU SOIR
« La roseraie des sages s’orne de mille fleurs, mais de puissants verrous ferment toujours sa porte, sa clé unique est, pour le monde, chose vile *» Passant perds toi dans la brume des sens, laisse venir à toi la vague tournoyante, sans doute, à la nuit tombée, le mystère pénètrera-t-il tes songes ? Nul doute, les ondines anachorètes t’effleureront mettant en lambeaux, au cœur de l’Athanor, tes chairs aveuglées. Mille fleurs, mille parfums éparpillés, chacun caressera, impatient, ton esprit foudroyé, tes sens éparpillés rejailliront d’une énergie vive : sons et parfums tournez dans l’air du soir, ensemencez le passant envouté jusqu’à l’extase ! *(atalante fugitive)



V-LES COLLINES D’ANACAPRI
Les Préludes de Claude Debussy, huile sur papier 45,8/35,8 cm
Artiste peintre, Roger Zanoni Né à Thionville en 1942

Frédérique Wallet, poétesse née à Draguignan 1954

V-LES COLLINES D’ANACAPRI
Vent flottant ou songe mélancolique, Méditerranée éclatante : je fais un rêve, depuis les clartés intemporelles. Des ailes écarlates de blancheur m’emportent sur des mémoires indécises. Vagues hautes, vagues incertaines, nul ne prévoit le destin sur l’écume des rêves. Un souffle sensuel irise l’épiderme.
Incandescences…
Le soleil embrase les lucidités endormies ; un silence salvateur poursuit les clandestinités intimes. Depuis les transparences azurées, le mirage surgit entre les collines d’Anacapri : quelques notes envoutantes se murmurent à l’oreille « si fa do mi sol si… »  
Frédérique Wallet, poétesse


VI-LES PAS SUR LA NEIGE
Les Préludes de Claude Debussy, huile sur papier 45,8/35,8 cm
Artiste peintre, Roger Zanoni Né à Thionville en 1942

Frédérique Wallet, poétesse née à Draguignan 1954

VI-LES PAS SUR LA NEIGE
A l’orée du matin l’écume neigeuse s’est laissée surprendre, cristalline. Egarées dans un temps engourdi, les ailes noires frissonnent en saint esprit sur une spirale d’éternité.
Leurs vols s’étonnent entre les lignes immatérielles ponctuant d’émotions soucieuses le ciel évanoui : des pas sur la neige ? D’où peut ainsi surgir ce chemin égaré sur l’horizon immobile ? 
Frédérique Wallet, poétesse


VII-CE QU’A VU LE VENT D’OUEST
Les Préludes de Claude Debussy, huile sur papier 45,8/35,8 cm
Artiste peintre, Roger Zanoni Né à Thionville en 1942

Frédérique Wallet, poétesse née à Draguignan 1954

VII-CE QU’A VU LE VENT D’OUEST
Rouée, brisée et insolente, l’écume mercurielle bouleverse la nature ensommeillée et trompeuse. Ce qu’a vu le vent d’ouest, nul ne s’y leurre : ni de nuit ni de jour, les profondeurs noires et le ciel déchiré s’entrelacent en sensualités primitives. Les vagues jaillissent acharnées et insoumises. La natte tressée par les dieux en colère tisse ses clartés sauvages sous une lune écarlate ; entre les mailles de son imprévisible filet se débattent les ailes d’albatros. Ni cri ni désespérance sur l’autel mercuriel, seul l’abandon transparait et son ultime révélation : l’air, l’eau, le feu du ciel et une soumission définitive à la volonté de quatre éléments alignés. 
Frédérique Wallet, poétesse


VIII-LA FILLE AUX CHEVEUX DE LIN
Les Préludes de Claude Debussy, huile sur papier 45,8/35,8 cm
Artiste peintre, Roger Zanoni Né à Thionville en 1942

Frédérique Wallet, poétesse née à Draguignan 1954

VIII-LA FILLE AUX CHEVEUX DE LIN
Ailes de Monarque éparpillées aux champs fleuri de lin, ramène en pluie innocente l’image effeuillée de mon songe délicat, ne laisse point à l’oubli désespéré ma tristesse angélique : sur son escarpolette suspendue au seuil invisible du monde, la fille aux cheveux de lin a déposé sur un miroir éphémère les pétales de l’amour.
Charmant monarque ramène de l’oubli mon cœur esseulé et apaise mes larmes qui ne sont plus que rosée déposée sur des fleurs de lin.
Frédérique Wallet, poétesse


IX-SERENADE INTERROMPUE
Les Préludes de Claude Debussy, huile sur papier 45,8/35,8 cm
Artiste peintre, Roger Zanoni Né à Thionville en 1942

Frédérique Wallet, poétesse née à Draguignan 1954

IX-SERENADE INTERROMPUE
Sérénade scandée sur un miroir sans tain, soudain la lune opaque déchire la rectitude des ombres entrainant les voiles de la nuit sous son charme hypnotique, la mémoire transparait en lumières fragiles et phosphorescentes. Emportée par le vide et le silence entre les sons, la sérénade interrompue rejaillit telle une incantation née d’un feu vacillant. Nul n’en reviendra innocent, la flamme embrase les chairs ambrées et pare de luminescences le chant ensorcelé.
Frédérique Wallet, poétesse



X-LA CATHEDRALE ENGLOUTIE
Les Préludes de Claude Debussy, huile sur papier 45,8/35,8 cm
Artiste peintre, Roger Zanoni Né à Thionville en 1942

Frédérique Wallet, poétesse née à Draguignan 1954

X-LA CATHEDRALE ENGLOUTIE
Algues tressées sur les fonds ridés des océans, l’allure appesantie des chevaliers transfigurent l’attente du graal au cœur d’une nuit insaisissable. Cathédrale engloutie et mémoires obscures, flammes alanguies d’une foi égarée, ainsi va la quête insolite des cuirasses écrasées d’immensité bleutée.
Nuées de méduses attentives… En déesses éphémères, elles effleurent d’espérance les visages scellés : lumières échevelées et montures caparaçonnées, ultimes occultations de regards dépourvus de certitudes, l’allure se disperse entre les sables imaginaires, délaissant sur l’horizon sans fin un sanctuaire resté inaccompli. 
Frédérique Wallet, poétesse



XI-LA DANSE DE PUCK
Les Préludes de Claude Debussy, huile sur papier 45,8/35,8 cm
Artiste peintre, Roger Zanoni Né à Thionville en 1942

Frédérique Wallet, poétesse née à Draguignan 1954

XI-LA DANSE DE PUCK
3, 2, 1 ! Promesses infidèles ! 6, 5, 4 ! Brouillards égarés ! 9, 8, 7 ! Amours trompeurs ! Méfiez-vous de Puck l’espiègle ! Pactes affolés, pour hommes cupides, Puck, du monde elfique, se joue de vous… Simple d’esprit ou joyeux drille, il hante vos espérances et sème les quiproquos, va et vient entre les lignes. Nuit et jour sa nature coquine erre attentive !
Hommes avides, n’attendez rien de Puck ! Il défait la lune orangée et peint de violet le soleil, assèche les étangs et agite les sources, nul mieux que lui ne déroute les joies et les désirs.
Homme vaniteux, n’attendez plus rien de Puck l’espiègle, il se joue de vous et sème vos vies d’étoiles imprévisibles !
Frédérique Wallet, poétesse


XII-MINSTREL
Les Préludes de Claude Debussy, huile sur papier 45,8/35,8 cm
Artiste peintre, Roger Zanoni Né à Thionville en 1942

Frédérique Wallet, poétesse née à Draguignan 1954

XII-MINSTREL
Jambe haute et pas léger ! Canne douce ou lame acérée, observons l’ombre trompeuse : le chat noir traverse le temps, cueillant sur son passage les nuages égarés et, non loin de lui, Minstrel, le saltimbanque vétu d’obscurité. Ensemble ils semblent mener au défi quelques vérités lointaines.
Ne nous y trompons point, noir ou blanc, l’illusion masque nos regards captifs de réalités ensorceleuses ! 
Frédérique Wallet, poétesse


Le soir du vernissage  de l'exposition " Les Préludes de Claude Debussy" , par
l'artiste peintre, Roger Zanoni , les textes de
Frédérique Wallet, poétesse sont lus et les Préludes interprétés par la pianiste Martine Vialatte .
Le soir du vernissage  de l'exposition " Les Préludes de Claude Debussy" , par
l'artiste peintre, Roger Zanoni , les textes de
Frédérique Wallet, poétesse sont lus et les Préludes interprétés par la pianiste Martine Vialatte .
Le soir du vernissage  de l'exposition " Les Préludes de Claude Debussy" , par
l'artiste peintre, Roger Zanoni , les textes de
Frédérique Wallet, poétesse sont lus et les Préludes interprétés par la pianiste Martine Vialatte .

HOMMAGE A MICHELANGELO, exposé dans la Collégiale de Saint Paul de Vence durant la première biennale d'art Contemporain, 2018
hommage à Michelangelo :  huile sur toile, 9 pièces de 100/100cm
Roger Zanoni, artiste peintre, Né à Thionville en 1942

Une libre interprétation du peintre français Roger Zanoni a transformé les graphismes originaux de Michelangelo en : « Homme et Femme-Loup », « Homme et Femme-Oiseau », « Homme et Femme-Cerf », « Homme et Femme-Lézard », « l’Ecorché ou la Vieille Peau ».
La toile, ainsi nommée « L’Ecorché », est une reproduction à l’identique d’un autoportrait de Michel-Ange (1508) : celui-ci, par humilité, avait désiré se figurer lui-même de la sorte dans une des parties du jugement dernier, au cœur de la fresque qui lui fut commanditée par le Pape Jules II pour la chapelle Sixtine au Vatican. Les signes qui l’entourent comportent un rectangle et deux majuscules, imitation inspirée de la signature coutumière de Michelangelo.
Dans la toile intitulée « Homme-Loup » existe un insert encollé : une photographie 1900, une petite fille, étrange personnage qui se révèle la clé de voûte de la fresque, car toutes les figurations des tableaux ne peuvent exister qu’à travers son regard magique, les fils et les géométries restent un lien quantique, tel Alice au pays des merveilles, qui traverse le temps et replie l’espace en singulières métamorphoses jusqu’au rêve de l’enfant.



l'artiste peintre, Roger Zanoni et la poétesse
Frédérique Wallet à Saint Paul de Vence pour la Biennale

Les oeuvres de Roger Zanoni sont exposées à La Galerie Casa D'Amor de Saint Paul de Vence


 www.zanoni-wallet.com/&WIKIPEDIA wallet-zanoni@sfr.fr